Sépulture sonore

post-mortem


Sépulture sonore post-mortem


Déclaration prospective en faveur de la normalisation d’une sépulture sonore post-mortem en alternative à l’inhumation et de la crémation.


De l’animal à l’humain il n'y a qu’un pas. 

Cette expérimentation au long cours a créé un précédent. Une sépulture sonore contemporaine explorant le territoire liturgique et funéraire se fait jour.

Les artefacts et instruments sonores en os humain doivent-ils appartenir seulement au passé, aux musées ou aux mausolées ? 

Si la crémation perçue il n’y a pas si longtemps comme exotique, bat aujourd’hui en brèche l’inhumation, le présent acte offre un ensemble de prototypes et d’œuvres en os humain, 

Le conditionnement de la culture occidentale en proie au doute avec pour seuls modèles une liturgie hors d’âge. Débordée par la caution scientifique, adossée elle-même au dogme cartésien assujettissant les intuitions aux techniques vides de sens. Toutefois en termes de création, l’action libère l’approche de l’univers subtil par le ressenti et la présence à soi. L’intuition guide plus sûrement à partir de la pratique en renouvelant l’écoute par de nouvelles formes le support d’observations et d’introspections tel que les Sépultures sonores Post-mortem et Ante-mortem. 


« L’expérience et le temps ont choisi pour moi la distance et le respect qu’il convient avant de travailler avec les matériaux naturels dont l’os ou la soie. Les premières civilisations surent remercier la nature de leur offrir l’énergie du végétal, de l’animal, du minéral prélevée dans leur environnement. Cette simple marque de dévotion instaure l’équilibre sur le plan spirituel, sociologique et écologique. Le respect et l’empathie envers le vivant et tout ce qui nous entoure reviennent à gérer avec raison l’énergie contenue en toute chose qui est amour. L’observation des phénomènes offre la capacité de percevoir et transformer l’expérience en une énergie consubstantielle à l’œuvre. En créant le premier crâne Psychopompe en os, j'ai dû me confronter à la source même de l’icône de la mort en présence d’un véritable crâne humain. Soupeser sa légèreté, mesurer avec tous mes sens ses moindres interstices, la fragilité de ses cartilages, la finesse de ses sutures et structures m’a aidé à m’affranchir du conditionnement qu’impose la société au sujet de la mort. Il y a quelques années j’ai eu l’opportunité d’assister à une autopsie concernant la trépanation du crâne d’un sujet âgé sans connaître par avance ma réaction à la vue d’un mort. J’en suis sorti émerveillé par la fragile densité du support de l’âme. Cette expérience donne corps à la notion d’impermanence ». 


Erik Nussbicker