Ostéomusicalisation

Sépulture ante-mortem 3d


Ostéomusicalisation

Sépulture ante-mortem 3d


L’ostéomusicalisation, ante-mortem et post-mortem, une sépulture sonore contemporaine. 

 

Cette recherche invite à percevoir par le prisme des Arts, les phénomènes imperceptibles et indicibles par la création de supports ouverts à l’expérimentation du retour à soi, aux sources du Sacré et la méditation. 

 

L’élaboration de ces différentes productions s’apparente aujourd’hui à des liturgies réparatrices, des performances peuplées d’objets sonores, de dispositifs et d’installations à géométries variables selon les lieux et le public. Certaines formes sont participatives, d’autres engagent l’intuition, la méditation ou la concentration. Elles vénèrent la mémoire d’un défunt ou investissent au présent l’antique fonction de cénotaphe ou de catafalque. Ces réalisations questionnent tour à tour nos conditionnements, les peurs ataviques, le recueillement, l’altérité, la dualité, la synchronicité, l’intentionnalité, l’interdépendance… 

 

À l’écoute de sa tonalité intime : Âme, du latin anima, « souffle de vie, respiration ». 

L’acte essentiel de respirer se dérobant sans cesse au conscient, se voit confié à l’inconscient. 

Une œuvre centrale interroge l’intégrité du corps et de l’esprit. Le protocole de mise en œuvre est produit à partir du fichier numérique d’un scanner médical d’une personne, de son vivant, suivie de sa fabrication en impression 3d.

 

Cette Vanité Sonore 3d Ante-Mortem, propose avec l’Ostéomusicalisation, une liturgie mortuaire contemporaine. Elle permet d’entendre la résonance qui s’exprime des formes de son propre crâne. Le paradoxe vertigineux de ce dispositif se présente comme un support de méditation à l’écoute de sa fin physique, par le monde numérique. 

 

En prenant l'exemple du crâne, dit Psychopompe : cette œuvre fonctionne en suspension tel un encensoir doté d’un mouvement pendulaire. Le vent s’engouffre alors dans la boîte crânienne par une fente biseautée prévue à cet effet et donne à entendre son chant intérieur. Autrement dit, il s’agit d’un support de méditation physique reflétant sa propre vibration intime. Cette forme de relique numérique, ou de masque mortuaire sonore matérialise la dualité de notre condition en préservant dans la matière ce qui symbolise par le son, l’essence de la personne. 

 

Cette œuvre mortuaire implique que le visiteur l’active. Son geste créateur devient, de fait, une liturgique instrumentale. Ce procédé de sépulture numérique sonore ante-mortem vient compléter l’offre au rang des cérémonies et des œuvres funéraires à la mémoire des défunts.                                                                                    


Érik Nussbicker